Voici un terrifiant roman d’espionnage écrit en 2008 par un ancien membre du SDECE … donc particulièrement bien documenté … et toujours – ou plus que jamais – d’actualité. Il met en scène un microcosme très spécifique : la place d’Anvers, carrefour international du négoce des diamants, dans une période de plus en plus politiquement bousculée déjà !).

Il y est question des diamants de sang, des services de renseignements omniprésents et qui se combattent dans l'ombre, de milices privées de pays ou d’organisations pas vraiment recommandables, en particulier les sbires de la Russie qui devient un opérateur majeur de ce commerce traditionnellement aux mains de familles juives et plus récemment Jaïns, entre New York, Tel Aviv, Johannesburg et surtout Anvers.

Il y est aussi question d’une secte hassidique opposée au sionisme, qui finance le Hamas et œuvre à partir de Téhéran …

Au-delà de toute l’information géopolitique que ce roman apporte au lecteur, j’ai été séduite par la personnalité du narrateur – Sacha Bronstein – président de la Bourse aux Diamants, et par sa résistance à l’assaut de Cristian Steiner, son dangereux concurrent qui a entrepris de lui prendre sa place. Mais chacun dispose de nombreux appuis et la lutte va coûter à tous de lourdes pertes.

C’est une intrigue à tiroirs multiples, conduite avec maîtrise au cours de 116 courts chapitres, avec des scènes d’une  extrême férocité et des personnages terriblement attachants qui se battent comme des lions.

On vole dans des jets privés et des avions militaires, des Etats-Unis à l’Afrique du Sud, de l’Australie à la Belgique en passant par la steppe sibérienne sur laquelle règne le nouveau Tsar, grand maître du SMERSH …

Et au milieu, quatre figures de femmes touchantes : une actrice de renommée mondiale qui « fait des ménages » et ressemble beaucoup à Nicole Kidman, une jeune surdouée du poker qui fut dans une autre vie une jeune hassida, une capitaine de police belge qui tombe amoureuse du héros principal et une sculpturale princesse zouloue qui joue sur deux tableaux.

Bref, j’ai découvert par hasard ce roman dans une de mes bibliothèques et je ne l’ai pas lâché avant d’en connaître l’épilogue.

Le Seigneur d’Anvers, roman d’espionnage de Vincent Crouzet (2009), éditions Flammarion Thriller, 492 p., 19,90€