Lire, écrire, vivre ...
Depuis que je n’exerce plus aucune activité professionnelle, je me réfugie dans la lecture. Et pourtant, je n'ai lu mon premier roman qu'à l'âge de 18 ans ...
Je me vautre aujourd'hui dans la lecture car je sais que je n’aurai jamais le temps de connaître tout ce que je n’ai pas eu l’occasion d’apprendre. Au moins cent pages par jour, parfois plus, jamais moins… Et j’ai des listes en attente : des classiques, des nouveautés, des livres dont on parle, des critiques glanées dans les journaux, des ouvrages savants à découvrir. Je me fais un devoir de lire chaque livre jusqu'à la dernière page, sauf exception, même s'il ne me plaît pas.
Mais il ne suffit pas de lire, il faut aussi écrire : prendre des notes, recopier des passages, rechercher des références, faire des découvertes et … acheter encore et encore de nouveaux livres. « Descendre » toute la production d’un même auteur, rechercher sa biographie, trouver des correspondances, creuser des périodes historiques. Nous avons à disposition des outils performants de recherche, une bibliothèque virtuelle infinie, gratuite, foisonnante. On peut retrouver sur des sites en ligne des ouvrages épuisés depuis longtemps, livrés en 48 heures à domicile. Je ne sais pas si nous mesurons l’extraordinaire chance qui nous est offerte.
A nous, les « séniors » qui doivent rester virtuellement confinés pour ne pas risquer la contagion et encombrer les lits de réanimation, il reste cette fantastique opportunité de continuer à apprendre, oublier dans un roman un quotidien sombre et dangereux ou à se faire plaisir avec des livres drôles, des BD, toutes sortes d’écrits. Sans compter le plisir du partage avec des correspondants virtuels, qui me tiennent chaque jour compagnie.
Pour ma part, je lis toujours avec un stylo et un carnet de notes à portée de main. J’en use environ un par an et suis très malheureuse d’en être privée. Car la compréhension d’un texte passe aussi par la main, qui mémorise plus encore que les yeux la quintessence d’une œuvre. Jusqu’ici, je n’utilisais que des carnets de la marque « Molesquine ». A ma grande surprise, ils ne sont plus disponibles chez les papetiers indépendants. J’ai reporté mon choix sur le modèle équivalent (mais légèrement plus grand) de la marque allemande "Leuchtturm1917" (Phare1917).
Commencer un nouveau carnet provoque toujours chez moi une certaine émotion : comme lorsqu’enfant, je recommençais à composer mon cahier d’histoire, en recopiant en milieu d’année scolaire celui que j’avais commencé parce que je le trouvais trop mal écrit, et où je collais des documents découpés, des cartes, des images glanées ça et là. Une manie d’enfance, en quelque sorte. Une manière de rester éternellement jeune ?
Ecrire m’est indispensable … C’est mon addiction !

