Marcher, il faut marcher, faire du sport pour remuscler mon cœur ! Eh bien, j’ai marché environ deux heures cet après-midi, avec pour but la visite de l’exposition (jusqu’au 4 février) « Allemagne, les années noires » organisée au musée Maillol, rue de Grenelle. Vous connaissez mon penchant pour la peinture expressionniste allemande. Là, j’ai pu voir environ 250 œuvres portant essentiellement sur la Grande guerre et ses horreurs, la révolution de 1919, les premiers élans du nazisme. Brr…Plusieurs séries de lithographies exceptionnelles de réalisme, de dérision, de bruit et de fureur. L’extraordinaire maîtrise de ces artistes avec une économie de moyens maximale. Un trait d’encre noire et c’est tout. Otto Dix (1891-1969), Max Beckmann (1884-1966), Georges Grosz (1884-1950), Erich Heckel (1884-1959) figurent aussi parmi les collections de la fondation Buchheim que nous avons visité en août dernier. Mais là, le thème de la vie dans les tranchées vous prend à la gorge. C’est du Goya….sauf qu’on voir déjà poindre le Guernica de Picasso. La crise des années vingt en Allemagne, l’inflation galopante, qui correspond chez nous aux heures folles de Montparnasse, ont enfanté d’un réalisme cousin de notre fauvisme, tout de même plus optimiste.