Lorsque j’étais adolescente, je n’ai rien lu des classiques qui figuraient au programme du cours de français … En revanche, je lisais en douce des romans que ma mère affectionnait.

Je me souviens en particulier de la série des livres de Guy Breton « Histoires d’amour de l’histoire de France », mais j’ai échappé toutefois à la série des aventures d’«Angélique, Marquise des anges», saga de 13 romans d’Anne et Serge Golon portée à l’écran un peu plus tard avec Michèle Mercier et Robert Hossein (1964).

Une autre série d’ouvrages m’avait captivée : Le roman vrai de la IIIème République, avec sa suite portant sur la période allant jusqu’à 1958. Une collection fantastique de toutes les « affaires » qui marquèrent cette période de notre histoire jalonnée de scandales, réunies par le journaliste Gilbert Guilleminault (1914 – 1990), rédacteur en chef de Paris-Presse puis de l’Aurore, puis du Crapouillot. Pas vraiment un homme de gauche, donc … mais doté du talent de mettre en lumière les turpitudes de ses contemporains.

Ainsi très tôt ai-je été au contact des aspects les plus spectaculaires de la vie politique de l’époque de mes parents et un peu avant. Une façon de « visiter » l’histoire autrement et dans un autre style que celui des historiens. Souvent à travers ce que nous appelons aujourd’hui la presse people. Des chapitres courts, regroupés en grandes périodes : les années folles, les années difficiles, les lendemains qui ne chantent pas, la France de Vincent Auriol, de Bardot à De Gaulle …

Une manière de comprendre les ressorts de la politique de ces temps qui furent ceux de mon enfance (j’avais 12 ans en 1958).

Découvrant très récemment le livre relatant l’Affaire Stavisky, je me suis souvenue d’en avoir découvert le résumé dans cette collection … j’ai donc recherché le ou les livres sur Internet, que j’ai retrouvé en seconde main, dans une réédition globale de Robert Laffont datant de 1991, mise à jour peu avant la disparition de l’auteur.

Me voilà repartie dans la lecture de ce volume de 1200 pages, à petites doses délicieuses, au hasard de l’ouverture du gros bouquin, et avec le plaisir de redécouvrir des épisodes ignorés ou oubliés.

Comme, par exemple, la relecture du chapitre consacré à Marthe Hanau, la présidente de « La gazette du Franc et des Nations », fameuse arnaqueuse des épargnants du tout-Paris – et dans les bureaux de laquelle ma mère fut quelques mois employée – et aussi l’extraordinaire épopée des Mousquetaires français vainqueurs de la Coupe Davis plusieurs années de suite : Jacques Brugnon, Henri Cochet, René Lacoste et Jean Borotra. Lire leurs exploits est encore plus fascinant que regarder les échanges de Roland-Garros !

J’ai donc désormais de quoi calmer mon angoisse de lectrice compulsive pour un bon moment … Si vous trouvez ces ouvrages en bibliothèque, n'hésitez pas à les emprunter : vous passerez de bons moements.

Le roman vrai de la IIIème et de la IVème république – Deuxième partie (1870 – 1958), dans la collection Bouquins de Robert Laffont, 1209 p.