Haut les masques !
Ainsi donc, à partir de lundi, le strict confinement auquel est encore contraint l’ensemble du territoire sera progressivement assoupli. Je ne dis pas « levé » mais simplement, en fonction de l'évolution journalière des données sanitaires disponibles et en particulier en référence aux capacités d’accueil des services de réanimation, desserré.
Pour nous deux, personnes vulnérables – plus de 70 ans, et naturellement atteints de pathologies dues à l’âge – des précautions élémentaires devront nous obliger à rester encore très prudents.
Qu’est-ce qui va changer pour nous en fait ? Pas grand-chose dans notre mode de vie de retraités. Nous pourrons sortir sans avoir à photocopier, remplir, mettre à jour le fameux « Ausweis » auto prescrit … et j’imagine que notre première visite commerciale sera pour notre librairie de prédilection. Mais on ne va pas faire la bamboula ou, comme certains Américains débiles, organiser des Covid-Parties pour qu'un maximum de personnes attrappent le virus et acquièrent une immunité ... On croit rêver !
Et puis nous reverrons nos enfants et nos petits-enfants. Nous sommes 15, ce ne sera pas possible d’être tous ensemble … Mais ils nous manquent tellement. Il faudra se garder de les serrer dans nos bras … Mais le Champagne est déjà au frais.
On portera systématiquement des masques. J’ai pu en acheter chez ma pharmacienne en fin de semaine, Claude en a reçu un de son kinésithérapeute qui a repris ses consultations, nous nous plierons à cette discipline. Même si pour ma part, je sais que je n’ai pas le virus et que ce masque ne protège que les autres. Mais surtout, il rassure nos interlocuteurs, en particulier les commerçants.
Comme le dit le Premier Ministre : «Nous cherchons le bon équilibre entre l’indispensable reprise et l’indispensable respect de toutes les précautions qui empêchent l’épidémie de repartir. C’est un équilibre qu’il faut tenir et c’est donc un chemin de crête. »
Car si la pression épidémique a diminué, le virus n’a pas disparu. On y verra plus clair au début du mois de juin … Ma seule forte préoccupation est de savoir si et quand nous pourrons prendre le train vers notre maison du Sud-Ouest au début du mois de juillet. Pour le moment, le motif « rejoindre sa résidence secondaire » n’est pas considéré comme un « motif impérieux » de déplacement. Pas encore …
En tous cas, face à cette crise majeure, sanitaire, sociale et économique, je suis navrée de constater certaines prises de positions politiques aussi systématiquement critiques que prévisibles en fonction du bord politique d’où elles émanent. Si cette phase de déconfinement se passe bien, si la reprise d'activité se dessine comme chacun – j’imagine – le souhaite, que diront-ils ? Je l’imagine déjà.
Les Français sont un peuple ratiocineur, pessimiste et facilement allergique à tout changement. Cela ne va pas évoluer à l’occasion de cette pandémie (on peut toujours rêver …). Cependant, on a constaté lors de ces dernières semaines une bonne discipline globale. Conserverons-nous ces bonnes dispositions en phase de « déconfinement » progressif ? Il faut l’espérer. Il va nous falloir en tous cas changer bien des circuits, bien des comportements, enseigner à nos enfants des règles d’hygiène parfois oubliées, supprimer une foule de structures administratives et échelons qui se sont avérés inutilement lourds et/ou inefficaces. On va enfin considérer le télétravail de façon positive, en faisant confiance aux collaborateurs même si on ne les voit pas "en vrai".
Je me demande sans cesse quelles pulsions poussent les personnalités politiques à briguer le pouvoir … Parce que ceux qui sont en charge depuis 3 ans auront déjà subi « la totale » alors que leur mandat n’est pas terminé : les grèves des transports, les émeutes des Gilets jaunes, l’incendie de Notre-Dame et maintenant cette terrible crise sanitaire …
Pour la plupart, c’est la passion du Service public. Il faut le leur reconnaître … Et souvenons-nous en ce 8 mai, que nous nous sommes sortis de désastres bien plus catastrophiques.

