Rien de mieux, par un après-midi pluvieux, que de le meubler en écoutant ou visualisant une tranche d’histoire.

Dimanche soir, France 5 proposait une soirée complète consacrée à la biographie de l’homme d’Etat socialiste animateur de l’historique Front Populaire, Léon Blum (1872 – 1950). Toujours visible sur la plate-forme France TV.

Une série documentaire en quatre parties, tirée d’un podcast radiophonique de France Inter qui en comporte neuf, réalisé par l’écrivain Philippe Collin, dont j’ai beaucoup apprécié cet été le roman « Le barman du Ritz ».

Une révélation : comment peut-on aujourd’hui prétendre se comparer à la figure aussi emblématique de la droiture, de l’engagement et tout simplement de la valeur humaine d’un tel personnage, jusqu’à emprunter le titre du mouvement qu'il a fédéré en 1936 ?

Et cependant, Léon Blum reste très peu connu de la plupart de nos concitoyens. Malgré quelques biographies plus ou moins récentes : citons celles de Jean Lacouture en 1979 (Le Seuil), Serge Bernstein en 2006 (Fayard), Pierre Birnbaum en 2017 (Points histoire), Frédéric Salat-Baroux en 2020 (L’Observatoire), Philippe Collin en 2023.

Quelle vie héroïque, en effet, quel personnage surprenant : issu de la bourgeoisie commerçante alsacienne, élevé dans une famille juive aimante au sein d’une large fratrie, élève hyper doué féru de littérature, admis à l’école normale supérieure où il s’ennuie, puis reprenant des études de droit pour aboutir au Conseil d’Etat, haut fonctionnaire le jour, critique dramatique la nuit, élégant jusqu’au dandysme, séducteur amoureux des femmes auxquelles il reconnaît dès 1907 le droit au plaisir et qui ne cesseront de le soutenir dans tous ses combats et jusqu’en déportation, c’est le choc de l’affaire Dreyfus et de sa rencontre avec Jean Jaurès qui décident de son destin socialiste.

Certes, la période de l’entre-deux-guerres, de la crise économique mondiale et de la montée des fascismes ne lui ont pas permis d’aller jusqu’au bout de ses convictions, mais jamais personne ne put lui reprocher d’avoir manqué ni de résolution, ni de courage, ni de fidélité.

L’avantage de cette série documentaire est de nous rappeler, images à l’appui, ce que représente la carrière d’un homme de conviction qui combattit jusqu’à sa mort, malgré les insultes, les attentats et les caricatures ignobles dont il fut abreuvé, pour son idéal d’une société plus égalitaire.

Et pour les fans de littérature policière historique, je rappelle le dernier livre de Pascal Chabaud "La guerre et le crime" dont l'intrigue se déroule pendant le procès de Riom.

Léon Blum, une vie héroïque - Documentaire en 4 parties, réalisé par Philippe Collin et Florence Platarets, avec la participation des historiens Pierre Birnbaum, Ilan Greilsammer, Pascal Ory, Frédéric Salat-Baroux, Dominique Missika, Laurent Joly, Milo Lévy-Bruhl, Renaud Meltz, Olivier dard, Bénédicte Vergez-Chaignon, Nicolas Roussellier et Olivier Loubes… et la voix de Charles Berling.