La bête est morte, ma première BD
/image%2F1371293%2F20240907%2Fob_f32d9a_xzrwno4vxzadhpgx4h7mqmitau.jpg)
Je me réjouis que la Bibliothèque nationale de France ouvre une souscription afin d’acquérir des planches originales de la bande dessinée culte parue dès avant la fin de la Seconde guerre mondiale, republiée depuis à plusieurs reprises – j’en ai acheté plusieurs versions, données en cadeau à mes petits-enfants - et en dernier en 1995 par Gallimard.
C’est surtout, selon mes plus anciens souvenirs, le premier livre que j’ai tenu entre les mains. La source, sans aucun doute, de mon addiction pour l’histoire – et tout particulièrement celle des années qui ont précédé ma naissance - et pour les bandes dessinées
Cette acquisition est destinée à entrer à la Réserve des livres rares. En attendant, 16 de ces planches sont exposées jusqu’en novembre au Centre Pompidou à Paris, dans le cadre de son exposition La BD à tous les étages, consacrée au neuvième art.
J’emprunte ici à Libération sa présentation :
« Œuvre de résistance et de dénonciation, La Bête est morte ! est un classique de la BD française signé Edmond Calvo, caricaturiste et illustrateur autodidacte, sur un scénario de Victor Dancette et Jacques Zimmermann. L’œuvre a été réalisée en pleine Occupation allemande et dépeint la Seconde guerre mondiale avec des animaux : les Français sont des écureuils, les Allemands des loups, les Soviétiques des ours blancs, etc. La bande dessinée évoque notamment le génocide des Juifs d’Europe. « Les hordes du Grand Loup avaient commencé le plus atroce plan de destruction des races rebelles », lit-on.
/image%2F1371293%2F20240907%2Fob_579b52_calvo.jpg)
« Les opérations militaires et les événements politiques sont exposés en détail, mais aussi la Résistance intérieure et extérieure ainsi que la vie quotidienne des civils (rationnement, exode, torture, exécutions, massacres de Tulle et d’Oradour-sur-Glane, etc.) ou les camps de prisonniers ».
Cette bande dessinée a été écrite en deux tomes. Le premier, de 32 pages, paraît en août 1944 et le second, de 48 pages, en juin 1945. L’album original que souhaite acquérir la BnF est composé de 77 planches de grand format (43,5 x 32 cm) ayant servi à l’impression des deux volumes.
Le prix de ces planches, estimées à 875 000 euros, est en partie justifié par les matériaux utilisés. Les planches sont « exécutées à la plume et au pinceau à l’aide d’encre de Chine et de gouaches », précise la BnF qui évoque une fraîcheur de coloris extraordinaire - saluée par Albert Uderzo ».
Cette acquisition patrimoniale : une belle initiative à laquelle je suis fière de participer.