En 2021, six mois à peine après avoir pris sa retraite, le juge anti-corruption Renaud Van Ruymbeke publiait ses mémoires, considérées par certains comme un peu rapides … et qui pourtant soulignent les carences de notre système judiciaire.

En réalité, il se savait très certainement, et depuis 2019, atteint d’un cancer (ainsi l’écrit l’article de Stéphane Durand-Souffland dans le Figaro de samedi) et voulait ainsi donner son sentiment sur les grandes affaires ayant jalonné sa carrière.

Il fut un magistrat qui ne craignait jamais de s’attaquer à forte partie et, en particulier, de quelque bord politique d’il fut. Un modèle du genre à donner en exemple aux jeunes générations.

Ce qui lui valu d’être mis personnellement en accusation par sa hiérarchie, lui, homme d’une honnêteté intellectuelle sans faille et à l’éthique scrupuleuse. Et même si, in fine, sa technique d’instruction fut reconnue conforme à la procédure, on imagine combien la mise en cause de sa pratique professionnelle par ses pairs a pu le toucher au cœur.

Car nul n’ignore, et moi particulièrement, combien il est fréquent de voir se développer un cancer après une période de stress intense, familial ou professionnel.

71 ans, c’est un peu court pour un intellectuel de cette envergure …  qui aurait sans nul doute continué à faire bénéficier son pays de ses compétences avec d’autant plus de pertinence qu’il s’était affranchi du devoir de réserve.

 « La France perd un immense serviteur » a déclaré l’actuel Garde des Sceaux. Et moi, je vais relire ses mémoires. J’avais été un peu sévère lors de leur parution. Toutes mes pensées vont à son épouse et à leurs sept enfants.