L'auteur – né en 1980 – nous livre ici son deuxième roman, lauréat du concours Les talents de demain, organisé par Kobo by Fnac et Préludes Éditions. Un récit dense et haletant.

Un thriller bien saignant, qui soulève un thème hélas de plus en plus présent dans notre société : celui du racisme irrationnel, brut de décoffrage, qui sévit parfois dans nos belles provinces, là où pourtant le risque de subversion par des immigrés venus d’outre-Méditerranée est très faible …

Une bande de copains, tous convaincus de la supériorité de la race blanche, habitants de ce petit bourg de Maine-et-Loire où tout le monde se connaît et s’épie, part en chasse dans les bois alentours certains samedis soirs. Sous la direction de François, le vétérinaire autoproclamé leader de la troupe, chacun muni de lampe frontale et en meute, avec pour acolyte l’épouse du chef pour filmer leurs exploits, ils donnent libre cours à leur haine de l’étranger.

Même s’ils n’ont sans doute pas pour référence Les chasses du comte Zaroff – film d’épouvante réalisé en 1932 par Ernest Shoedsack – les conséquences pour leur victime, qui n’est sans doute pas choisie par pur hasard, seront identiques.

Nous suivons les angoisses des proches de la victime, ses parents et sa fiancée, confrontés aux procédures de recherche qui butent sur le principe que le disparu, Mehdi, est un adulte qui a toujours la liberté de disparaître de son plein gré. Mais progressivement, de recoupements en indices, la vérité, redoutable, sera révélée …

On souffre avec Mehdi et les gentils, on espère avec eux tout au long du récit, on découvre l’étendue de la perversité de ces sauvages … Force reste à la loi, mais à quel prix !

Quant au style, il reste à parfaire ... mais on attend la suite.

Un samedi soir entre amis, thriller d’Anthony Bussonnais, au Livre de Poche, 281 p., 8,70€