« La Villa Borghese Pinciana, qui abrite aujourd’hui la Galerie Borghèse, fut construite entre 1607 et 1616 sur ordre du puissant cardinal Scipion Borghèse (1577-1633), neveu du pape Paul V (1550-1621). S’inspirant des luxueuses villas romaines, Scipion souhaitait consacrer ce palais entouré de jardins à l’exposition de ses collections d’œuvres antiques et de peintures et sculptures modernes, évoquant un nouvel âge d’or. Doté d’un goût sûr, d’une insatiable curiosité et d’une extraordinaire capacité à déceler les chefs-d'œuvre parmi les productions de son temps, Scipion Borghèse complétait sa collection par tous les moyens, légaux ou non. »

Ainsi nous dit-on, Scipion fit saisir sous un fallacieux prétexte plus de 100 œuvres de la collection du Cavalier d’Arpin, peintre en vue à Rome – mais un de ses tableaux exposés ici (à gauche) n’est pas vraiment au niveau du fameux portrait de jeune homme à la corbeille de fruits, splendide Caravage, la vedette de l’exposition.

La sélection présentée ici par le musée Jacquemart-André est particulièrement riche.

Un symbole de la prospérité culturelle et artistique de Rome en pleine période de Contre-Réforme catholique, qui voit pousser de nombreux chantiers de nouvelles églises.

Elle reflète le goût très sur de Scipion Borghèse, non seulement pour acquérir des maîtres du XVIème siècle : Andréa del Sarto, Giulio Romano, Jacopo Bassano ou contemporains comme Annibal Carache, Lorenzo Lotto, Andrea Solaro … et encore Titien, Ghirlandaio, Raphaël …

Pour ma part, je suis restée en arrêt devant le grand tondo de Botticelli (ici, en haut) représentant la Vierge à l’enfant et Saint Jean-Baptiste.

Quelques portraits aussi, dont la technique évolue et explosera au XVIIème siècle.

Chefs-d’œuvre de la Galerie Borghèse, exposition au musée Jacquemart-André, 158 boulevard Haussmann, ouvert tous les jours à partir de 10h. Jusqu’au 5 janvier, 18€ (17 pour les plus de 65 ans).