Flamboyances parisiennes
Quand le soleil éclate sur mon délicieux coin de rues … c’est magique.
J’habite ce secteur de Paris depuis 1978 et je m’en régale chaque jour. Hier, c’était une langue de feu sur cet arbre du Luxembourg près de la petite porte qui donne accès au jardin qui attira mon regard.
Mon terrain de chasse quotidien, c’est la rue Vavin, la rue Bréa, le boulevard Raspail, la rue de Fleurus et la rue d’Assas.
Longtemps, j’ai cru que le nom de Vavin correspondait à un homme politique oublié, comme tant de noms attribués aux rues de Paris. En fait, c’est bien plus prosaïque. Cette voie a été ouverte en 1831 sur un terrain appartenant à un certain Alexis Vavin.
De la même façon, j’imaginais que Bréa était un hommage à la famille de peintres primitifs niçois Ludovico, Pietro, Antonio qui furent actifs dans l’arrière-pays niçois et génois au XVème siècle … Eh bien, non ! il est question d’un général, Jean-Baptiste Fidèle Bréa, fusillé pendant les journées révolutionnaires de juin 1848 alors qu’il venait parlementer devant une barricade.
L’édifice le plus marquant de ce territoire béni est l’immeuble construit entre 1912 et 1914 juste devant le square planté de paulownias. Conçu par les architectes Henri Sauvage et Charles Sarazin, c’est la première construction en gradins de Paris et, à l’origine, il s’agissait d’un projet destiné à des locataires aux ressources modestes.
On y avait prévu des salles de sport et il devait comporter 9 niveaux. Mais le projet de cet immeuble intitulé « la sportive », malgré son option résolument hygiéniste, avec les chambres de bonne situées au même niveau que les appartements, des espaces communs - finalement non construits pour améliorer la rentabilité du projet - n’a pas séduit les investisseurs.
Les façades recouvertes de carreaux de faïence fournies par la société Boulenger à Choisy le Roi – comme dans le métro – répondaient aussi à la préoccupation de propreté, les gradins évitaient de porter ombrage aux autres constructions.
Finalement, l’immeuble fut vendu en copropriété – ce serait une des premières du genre à Paris - à des acheteurs progressistes. C’est aujourd’hui l’un des mètres carrés les plus chers de Paris …
Je ne me lasse pas de l’admirer, en particulier les petites touches de bleu marine, qui rehaussent le blanc en plein soleil …même si j'ai toujours aussi une grande tendresse pour les immeubles haussmanniens classiques.
Heureux aussi donc les propriétaires des appartements en rotonde de cet immeuble du coin de la rue Vavin et de la rue Notre-Dame des Champs.





