Le quinzième prix de la Bibliothèque nationale de France a été décerné cette année au photographe Raymond Depardon.

Une récompense largement méritée, quoique reflétant une reconnaissance tardive – le récipiendaire est né en 1942 - pour un artiste dont l’œuvre est magistrale …

Le prix de la BnF, décerné depuis 2009, couronne l’ensemble de l’œuvre d’un auteur vivant de langue française. Il est remis lors du dîner annuel de la BnF et du Cercle de la BnF, qui réunit mécènes et grands donateurs, acteurs économiques, écrivains, intellectuels, éditeurs, experts, maisons de ventes aux enchères, bibliophiles, collectionneurs, galeristes... Le dîner a pour but de lever des fonds en faveur de l’acquisition d’œuvres rares ou de manuscrits classés Trésor nationaux, comme ce fut le cas l’an dernier pour le Bréviaire de Charles V à l’usage de la Sainte-Chapelle. Cette année, la souscription concerne des planches originales de la Bande dessinée «La bête est morte » de Calvo.

A propos de Raymond Depardon, je cite la revue BeauxArts magazine : « Cofondateur de l’agence Gamma en 1966, et membre de Magnum Photos à partir de 1979, Depardon s’est illustré avec des reportages convrant l'actualité mondiale (notamment la prise d’otage au Tchad de l’ethnologue Françoise Claustre en 1974, ou encore la chute du mur de Berlin) et des documentaires, dont un long-métrage sur l’élection de Valéry Giscard d’Estaing en 1974. En 1984, il a participé à la mission photographique de la Datar, lancée pour immortaliser le paysage français en mutation – une grande aventure que ce fils d’agriculteurs a poursuivie plus tard pour son propre compte en documentant pendant cinq ans la France rurale à partir de 2004, ainsi qu’avec son film Journal de France (2012), réalisé avec son épouse, l’ingénieure du son et productrice Claudine Nougaret, en sillonnant le pays à bord d’un camping-car. »

Je n’ai jamais manqué une exposition de cet artiste qui a, sa vie durant, illustré la vie des vrais gens, et en particulier les paysages de France, avec talent et objectivité. Claude, mon mari, appartenait dans les années 75 - 80 à la DATAR et j’ai, comme lui, une tendresse particulière pour les clichés de notre époque par ce photographe et cinéaste de notre génération au regard si pénétrant.