La conspiration des royalistes, roman historique de Jean-Christophe Portes
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Depuis le premier épisode de la saga mettant en scène le jeune officier de gendarmerie Victor Dauterive, je ne manque jamais la parution de ses dernières aventures.
Ce huitième volet commence en février 1793. Promu capitaine, Victor Dauterive est en charge d’une affaire de trafic de faux assignats téléguidée par un agent de renseignement anglais … Mais rien ne se déroule comme prévu. D’autant qu’au Comité de Sureté générale, les dissensions règnent, en particulier entre Charpier, ami et protecteur de Victor et Dossonville, un proche de Danton. La situation politique n’a jamais été aussi confuse, juste quelques semaines après la décapitation de Louis XVI et la menace de guerre aux frontières.
Ce qui va mobiliser Victor est la découverte de l’assassinat en pleine rue de son vieil ami Duperrier, ancien greffier du Châtelet, venu vivre auprès de Victor qui cohabite aussi avec Marie-Anne et Joseph, le jeune orphelin qu’il a recueillis.
Qui pouvait donc en vouloir à ce vieillard taiseux, célibataire et gastronome ? Une vengeance ? Un lourd secret de famille ? Victor mettra tout en œuvre pour élucider ce troublant crime, quitte à remonter le temps.
Elucider ce « cold case » et retrouver la trace d’événements survenus en 1740 ou 41, dans la région de la Loire-inférieure, berceau de la famille de ce vieil ami qui a légué son patrimoine à Victor, va s’avérer particulièrement dangereux.
D’autant plus difficile que le héros doit la poursuivre dans les affres des premières émeutes de paysans attachés à leurs seigneurs et à la légitimité royale, farouchement opposés à la conscription et à la constitution civile du clergé. En bref, le début de l’insurrection vendéenne.
Comme dans chacun des épisodes précédents, Victor Dauterive risque sa peau mais ne lâche pas le fil de son enquête. Ses investigations le ramènent à ses années de jeunesse, dans les cellules glaciales des collèges où étudient les jeunes cadets de petite noblesse ou de la bourgeoisie qui veulent faire carrière dans les Ordres, là où se nouent des amitiés – ou des jalousies – indéfectibles. Une réminiscence de son enfance cruelle, qui explique bien des traits de son caractère entier et de sa résistance à la souffrance.
Comme toujours, un roman plein de la furie révolutionnaire – les factions politiques et les trahisons sont toujours d’actualité – mais étayé par une solide documentation. On peut naturellement commencer cette lecture par ce huitième épisode, mais cela incite fortement à reprendre la série par son début …
La conspiration des royalistes, roman historique de Jean-Christophe Portes, chez City éditions, 398 p., 21€