Exit Musik, polar de Ian Rankin
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Novembre 2006. John Rebus, né en 1947, part en retraite à la fin de la semaine. Un soulagement pour nombre de ses collègues, malgré son aptitude exceptionnelle à résoudre des affaires parmi les plus embrouillées. Celle-ci est donc en principe sa dernière enquête, avec Siobhan pour adjointe, mais comme il va partir, c’est à elle que l’on en confie la direction.
Il s’agit du meurtre d’un poète dissident russe venu à Edimbourg pour donner lecture de ses œuvres dans plusieurs librairies. Serait-ce un assassinat politique – comme celui d’Alexandre Litvinenko qui se produit pratiquement en même temps ? Car la capitale écossaise fait l’objet d’une foule de sollicitations d’oligarques russes, suités de leurs gardes du corps, qui lorgnent sur les ressources naturelles – en particulier le pétrole – d’une région que l’on suppute sur le point d’accéder à l’indépendance.
En cheville avec ces potentiels investisseurs, des banquiers d’affaires espérant en tirer profit. Beaucoup de coïncidences en fait, avec en prime, grenouillant autour de ce nœud de vipères, le vieux caïd Big Ger Cafferty, réputé s’être retiré du Milieu mais qui en réalité continue à régner sur une foule de trafics.
Une affaire très délicate – il ne faut pas créer d’incident diplomatique – et les différentes branches de la police rivalisent d’activité pour trouver rapidement le coupable. L’équipe de Rébus se voit adjoindre un jeune policier qui aspire à intégrer la Crim’, Todd Goodyear. Il se montre particulièrement efficace, même s’il est issu d’une famille de malfrats – son grand-père a été jadis mis sous les verrous par John Rebus, son frère est dealer. Et justement, fournisseur d’une ejune femme, qui a découvert le corps.
Les turpitudes des policiers dans l’exercice de leur fonction et les luttes d’influence entre branches rivales constituent un thème récurrent dans les romans de Ian Rankin. S’y ajoutent ici les adhérences politiques et les calculs sur les possibilités d’indépendance de l’Ecosse. Les fils se croisent et les coïncidences n’en sont jamais fortuites. De plus, la perspective de devoir se retrouver sur la touche n’excite pas outre mesure Rebus, qui continue à transgresser bien des lignes rouges de sa hiérarchie. Surtout lorsqu’il a toujours pour objectif de coincer définitivement Cafferty, son contemporain et ennemi intime.
Un polar dense, entre verres de whisky, pintes de bière et morceaux de rock des années 70, toujours aussi passionnant. Mais j’ai encore plusieurs épisodes à lire avant d'avoir pris connaissance de toute la série ! L'avantage de ne pas avoir lu les romans dans l'ordre chronologique, c'est que je sais que cette enquête de Rebus n'est pas la dernière ...
Exit Musik, polar de Ian Rankin (2007), traduit de l’anglais par Daniel Lemoine – éditions du Masque, en Livre de poche, 593 p., 8,10€